Human Rights Watch souhaite voir Bosco Ntaganda à la CPI


Le procès de Germain Katanga et de Mathieu Ngudjolo Chui, poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans le district de l’Ituri à l’est du Congo, débute ce mardi à La Haye. Pour sa part, Human Rights Watch s’indigne que Bosco Ntaganda, cité de plus en plus pour des crimes de même acabit, reste encore en liberté, rapporte radiookapi.net

Selon Human Rights Watch, les juges ont estimé que des victimes (estimées actuellement à près de 350 victimes) pourront participer au procès de Germain Katanga et de Mathieu Ngudjolo bien qu’elles ne soient pas parties dans les procédures. Elles pourront ainsi exposer leurs vues et préoccupations lorsque leurs intérêts personnels seront concernés. Tout de même, cette participation ne doit pas être contraire aux droits de l’accusé et aux exigences d’un procès équitable.

« Malgré l’étroite collaboration du Congo avec le tribunal à ce jour, Bosco Ntaganda, un autre chef de guerre congolais recherché par la CPI, demeure en liberté et joue même actuellement un rôle de premier plan dans les opérations militaires soutenues par les Casques bleus des Nations Unies à l’Est du Congo », écrit Human Rights Watch dans un communiqué de presse publié ce lundi. La comparution de Germain Katanga et de Mathieu Ngudjolo est une mise en garde contre les autres auteurs de violations des droits humains en Ituri et dans d’autres régions, estime Param-Preet Singh, conseillère juridique auprès du Programme Justice internationale de Human Rights Watch.

« Le procureur de la CPI devrait veiller à ce que justice soit rendue en Ituri en concentrant ses efforts sur le rôle des hauts responsables congolais, rwandais et ougandais qui ont armé et soutenu les milices dans cette région », a souligné Mme Singh. Human Rights Watch attend que le procès de Germain Katanga et de Mathieu Ngudjolo attire l’attention sur le cas Bosco Ntaganda.

Le cas Ntaganda

Human Rights Watch estime que le gouvernement congolais devrait arrêter Bosco Ntaganda. L'homme que l’organisation qualifie de criminel de guerre. Bosco Ntaganda est accusé d’avoir recruté et enrôlé des enfants de moins de 15 ans et de les avoir fait participer activement aux hostilités en Ituri entre juillet 2002 et décembre 2003, lorsqu’il était chef d’état-major des forces de l’Union des patriotes congolais (UPC), une milice composée en grande partie de membres de l’ethnie Hema. Son coaccusé Thomas Lubanga est jugé pour les mêmes crimes à La Haye.

Bosco Ntaganda se trouve toujours dans l’est du Congo. Selon Human Rights Watch, il y continue de commettre de graves exactions. « En novembre 2008, il a dirigé une attaque sur la ville de Kiwanja dans la province du Nord Kivu, qui a fait quelque 150 morts parmi la population civile. En janvier 2009, il a été nommé général dans l’armée congolaise, après que son groupe rebelle, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), eut accepté de renoncer à sa lutte armée et de rejoindre les forces gouvernementales », souligne l’ONG

En effet, Kinshasa soutient que l’arrestation de Ntaganda pourrait compromettre tous les efforts consentis jusque-là pour la de pacification de l’Est du pays. Mais cela n’est pas digéré par nombre d’acteurs sur la scène internationale. Ceux-ci veulent voir Ntaganda à la Haye.

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